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Un accueil en or pour les médaillés de bronze de Tokyo !

© Dominique Remience/Temps de Poses
© Dominique Remience/Temps de Poses

Après avoir décroché la médaille de bronze par équipe aux Jeux olympiques de Tokyo, Jérôme Guéry, Grégory Wathelet, Pieter Devos et Niels Bruynseels (qui a concuru en individuel) étaient de retour en Belgique ce lundi. Ils ont été accueillis avec les honneurs, et ce dès leur atterrissage à l’aéroport de Bruxelles-national !

La FRBSE, la LEWB et Paardensport Vlaanderen avaient en effet organisé une petite réception à l’Hôtel Sheraton de Zaventem pour fêter leur retour et bien sûr leur performance historique à Tokyo. Pour l’occasion, de nombreux visages bien connus du monde équestre s’étaient réunis, y compris les jeunes cavaliers sacrés champions d’Europe par équipe récemment à Vilamoura. Toutes les générations étaient présentes, puisque l’on retrouvait aussi les membres de la précédente équipe belge médaillée en jumping aux Jeux olympiques de 1976 : François Mathy, Edgard-Henri Cuepper, Stanny Van Paesschen et la famille du défunt Eric Wauters.

Bref, ce fut un beau moment de célébration pour les sports équestres car, comme l’ont souligné beaucoup de personnes, cette médaille de bronze à Tokyo est pour ainsi dire l’œuvre de toute une équipe et toute une filière. Cela n’enlève évidemment rien au mérite des cavaliers, qui ont chacun mis toutes les chances de leur côté pour être performants à Tokyo.

© Dominique Remience/Temps de Poses

Nous vous proposons ci-dessous les témoignages de Jérôme Guéry et Grégory Wathelet, nos deux représentants LEWB au sein de l’équipe médaillée.

Jérôme Guéry

Les Jeux de Tokyo ainsi que la médaille par équipe faisaient partie de vos objectifs depuis longtemps ?

Oui, quand je suis revenu de Rio, j’avais l’objectif d’aller à Tokyo et je voulais qu’on y aille en équipe. J’ai tout mis en place pour ça et quand j’ai eu la chance de rencontrer Quel Homme, je me suis dit que c’était le cheval avec qui j’avais envie d’y aller. J’ai trouvé un investisseur, mon meilleur ami Alexander Oancea, qui s’est joint au projet avec mon autre ami Gaëtan Decroix et nous sommes désormais tous les 3 co-propriétaires du cheval. La médaille d’or au championnat d’Europe de Rotterdam en 2019 nous a permis de nous qualifier en équipe pour Tokyo. Ensuite j’ai fait un choix de programme en ciblant les concours de sorte à montrer qu’on avait notre place à Tokyo, tout en n’en faisant pas trop afin d’arriver aux Jeux avec un cheval en forme. Mon plan était vraiment détaillé longtemps à l’avance et ça a payé donc je suis très heureux.

Sur place, comment avez-vous vécu ces Jeux olympiques par rapport à ceux de Rio auxquels vous aviez déjà participé ?

J’allais à Tokyo avec des objectifs totalement différents de Rio : je voulais un Top 10 en individuel et une médaille par équipe. Sans mon erreur sur le dernier obstacle de la finale individuelle, j’aurais été 7e avec un point de temps. Je suis 14e, ce n’est pas une contre-performance donc je suis très content – surtout de mon cheval. Il y avait énormément d’attente – y compris de ma part -, ce qui m’a sans doute poussé à cette erreur dans l’individuel mais objectivement ma place n’était pas sur le podium en individuel. L’objectif était vraiment l’équipe et finir sur un sans-faute dans la finale, c’était super. Depuis le début on s’était concentré sur ça et ça a payé. Je pense qu’il y a eu une bonne préparation mentale et physique des chevaux et de nous.

© Dominique Remience/Temps de Poses

Grégory Wathelet

Que représente pour vous cette médaille olympique après celles que vous avez déjà décrochées en championnats d’Europe ?

C’était dans mon plan depuis longtemps, c’est pour cela qu’on a sécurisé Nevados l’année passée. Le cheval n’a presque rien fait cette année, j’ai vraiment mis en place une préparation juste pour les Jeux. Nevados a fait son dernier gros concours il y a deux mois, après j’ai fait des concours de maintien pour l’avoir le plus frais possible car lui et le cheval de Jérôme ont dû sauter 4 épreuves à Tokyo, dont une finale individuelle au milieu qui était énorme. C’étaient des paramètres dont il fallait tenir compte et je pense que nos chevaux ont bien répondu.
On avait envie de faire quelque chose, on savait qu’on avait une équipe capable et on a vu que même avec des remplaçants, ça a fonctionné. C’est ça la force de la Belgique aujourd’hui : on n’est pas que 3 cavaliers, on est bien plus !

Maintenant que vous avez une médaille olympique et un palmarès bien étoffé, qu’est-ce qui vous pousse à continuer ou vous garde motivé ? Vos objectifs vont-ils changer ?

Ca fait 25 ans que je fais ça, 15 ans que je suis dans le top 50 mondial. C’est dur, exigeant, je travaille beaucoup pour ça. Depuis le Covid je suis moins acharné, et je viens aussi d’être papa donc j’ai certaines autres priorités désormais. Je n’ai plus d’obsession de ranking ou autre par exemple. Mais ça ne veut pas du tout dire que je ne suis plus motivé pour le haut niveau ni les grosses échéances ! Les grands évènements continuent à me motiver, c’est pour ça aussi que les championnats me réussissent. J’aime cette pression, j’aime me surpasser. J’essaye chaque fois d’être à 200% et je pense me débrouiller assez bien. 

Justement, il y a un titre européen à défendre pour la Belgique à Riesenbeck fin août. Est-ce une échéance faisable pour vous si peu de temps après les Jeux ?

J’ai tout de suite dit que les championnats d’Europe n’étaient pas dans mon planning, je n’ai pas de cheval pour ça. Il y a 10 ans, je me serais peut-être battu pour y aller mais aujourd’hui il y a des chevaux bien plus avancés que les miens donc je préfère être plus patient. Je trouve aussi que c’est l’occasion de donner la chance à d’autres que les 5-6 couples habituels.