Jumping

Yves Vilain a fait ses premiers pas en selle en manège lorsqu’il était enfant, et ensuite tout s’est enchainé assez vite. « Mes parents n’étaient pas du monde équestre mais ils m’ont vraiment suivi dans mon évolution. J’ai commencé les concours à 12 ans et j’ai rapidement obtenu des résultats en championnats d’Europe poneys puis chez les juniors. J’ai évolué en suivant des cours avec différents cavaliers et en effectuant des stages en Allemagne, notamment pour comprendre comment le cheval fonctionne car c’est très important selon moi. »

Une fois adulte, il était tout naturel pour Yves Vilain de combiner sa passion du cheval avec la fibre commerciale qu’il a toujours eue en lui. Il a donc développé à Baudour une écurie spécialisée dans la formation et la valorisation des jeunes chevaux. « Quand on s’est installé en 1976, il y avait 7 boxes contre une quarantaine aujourd’hui », raconte-t-il. « Il y a désormais trois cavaliers (ndlr : Charlotte Bossrez, Christophe Verhulsel et Quentin Novellon) qui m’épaulent pour s’occuper des chevaux, car ceux-ci sortent au moins deux ou trois fois par jour. Je suis néanmoins le premier aux écuries le matin, je donne à manger, j’aide à faire les boxes,... Je m’occupe aussi de l’élevage et ce que j’aime le plus, c’est utiliser mon expérience pour mettre les chevaux sur le bon chemin. »

Yves Vilain coache également quelques jeunes cavaliers et a transmis sa passion à sa fille Victoria, désormais âgée de 17 ans. « Quand j’étais petite, papa me mettait déjà devant lui sur la selle, j’assistais régulièrement aux Cycles classiques et les championnats de Belgique des jeunes chevaux étaient un peu comme mes vacances », se souvient la jeune fille. « J’ai donc été baignée dans le monde équestre mais j’y ai vraiment pris goût en tant que cavalière quand j’ai commencé les concours vers 9 ans. » Victoria et Yves Vilain partagent en effet la même passion pour les chevaux, mais aussi pour la compétition.

Chevaux

Etant donné sa longue carrière, Yves Vilain a monté et formé de très nombreux chevaux. Certains d’entre eux ont été particulièrement marquants, comme par exemple Remus 142 que le cavalier avait acheté à 2 ans et demi. « Il avait été refusé comme étalon par le stud-book mais je l’ai formé jusqu’à ses 6 ans et ensuite il est devenu un véritable crack, un pilier de l’équipe allemande en Coupes des nations. »

Yves Vilain a aussi formé Qody de Saint-Aubert, étalon qu’il avait repéré poulain et qui a tourné en 5* avec Robert Breul, ou encore For Fun de Hus Z, une jument achetée à 5 ans et avec qui il a tourné dans de belles épreuves internationales. On peut également citer Global Champ de Vy, qui a été vendu à 6 ans et a désormais des chances de représenter la Colombie aux prochains Jeux olympiques, ou encore Freesby de Vy qui a été vendue à la famille Philippaerts et a notamment tourné en 5* avec Olivier Philippaerts. Ces deux chevaux ont vu le jour chez Yves Vilain, qui élève depuis une vingtaine d’années et fait naître 8 à 10 poulains par an sous l’affixe « de Vy ». « J’ai toujours eu la passion de l’élevage et j’ai souvent eu un bon œil pour acheter des poulains sous la mère », raconte le cavalier. « Vu les prix aujourd’hui, élever est un peu devenu la seule manière d’avoir de bons chevaux pour faire de belles épreuves. Le point de départ de l’élevage a été Kali de l’Espinette, une jument que j’ai montée et qui nous a notamment donné Freesby ou encore Emir de Vy (ndlr : étalon approuvé qui tourne sur 1m50-55 avec Chloé Vranken). »

For Fun de Hus Z

L’élevage d’Yves Vilain a aussi été marqué par Fidji du Fleury, un étalon que le cavalier a formé entre ses 4 et 7 ans avant qu’il poursuive les compétitions sous la selle de Rodrigo Pessoa. « Il s’est avéré un excellent père de mère et aujourd’hui, beaucoup de nos produits ont un lien de parenté avec lui », confie Yves Vilain. C’est notamment le cas de Belle Fée d’Or, une petite fille de Fidji du Fleury qui est née à Baudour. Agée de 16 ans, elle a tourné en CSI 2 et 3* avec Yves Vilain et est désormais devenue la jument de tête de Victoria Vilain. « J’ai commencé les concours avec 2 ou 3 poneys qui m’ont beaucoup appris, mais c’est vraiment Belle Fée qui m’a lancée dans les plus hautes épreuves », confie la jeune fille. « Je la connais par cœur et j’ai un lien unique avec elle. C’est une jument très compétitive et dans le sang, elle a ses petites habitudes mais une fois qu’elle est en piste elle ne pense qu’à gagner ! »

En ce moment, Victoria Vilain monte aussi trois autres juments de concours dont Iraly d’Argenteuil (9 ans) qui est elle aussi une petite fille de Fidji du Fleury, ou encore Améthyste d’Or (8 ans) qui est née à l’élevage familial. Elle va aussi débuter les compétitions avec Karamelle de Vy, un autre produit de l’élevage âgé de 7 ans.

Performances

Bien que son parcours soit principalement axé sur la formation des jeunes chevaux, Yves Vilain n’en a pas moins un palmarès jalonné de belles performances. Il a accédé à plusieurs reprises aux championnats de Belgique des jeunes chevaux d’obstacles à Gesves et y a décroché quelques titres. Il a également participé plusieurs fois aux championnats du monde des jeunes chevaux de Lanaken, où il s’est hissé en finale – notamment avec Ninkie de Vy Z.  

La carrière d’Yves Vilain est aussi étoffée de plusieurs victoires internationales dans des épreuves pour jeunes chevaux, ainsi que des podiums et classements dans des épreuves 2 ou 3*. « L’un de mes plus beaux souvenirs reste la participation au CSI 2* du Longines Global Champions Tour de Paris, mais j’ai autant de plaisir à faire des résultats moi-même qu’à voir les produits de mon élevage s’illustrer avec d’autres cavaliers », confie-t-il.

Améthyste d'or z

Yves Vilain est bien sûr aussi très fier des résultats de sa fille en compétition. Malgré son jeune âge, Victoria Vilain a en effet quelques belles performances à son actif. « L’un de mes meilleurs souvenirs reste ma participation à poney au Jumping de Liège, où j’avais terminé 2^e de la finale du Pony Trophy sur 90 cm », raconte-t-elle. « En 2021, j’ai aussi fini 3^e du championnat LEWB junior avec Belle Fée d’Or. Deux semaines avant elle avait bien sauté à Fontainebleau donc je me suis dit que c’était le moment de viser un beau résultat, et ça a fonctionné ! » Victoria Vilain a aussi décroché plusieurs victoires en CSI 1*, surtout avec Belle Fée d’Or, et s’est classée dans plusieurs Grands prix de ce niveau.

Objectifs

Pour cette saison 2023, Victoria Vilain souhaite se concentrer sur quelques internationaux et sur le championnat LEWB, qui sera son dernier en juniors. Elle compte peut-être aussi participer au championnat de Belgique dans cette même catégorie.

Yves Vilain, quant à lui, se focalisera comme d’habitude sur les jeunes chevaux et visera plus principalement les qualifications pour les championnats de Belgique et du monde. Il compte aussi participer à quelques Grands prix internationaux pour jeunes chevaux.

A plus long terme, les objectifs de chacun ne sont pas encore précis mais Victoria Vilain souhaite poursuivre des études après sa rhéto et exercer une profession en dehors du monde équestre, sans renoncer pour autant aux chevaux et aux concours. Quant à Yves Vilain, son principal souhait est de faire perdurer la souche de son élevage pour continuer à voir ses produits s’illustrer dans de belles épreuves.